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Jean-Michel Olivier

Du PIREN-Rhône à l'Observatoire Hommes-Milieu Vallée du Rhône en passant par la Zone Atelier Bassin du Rhône : suivi de la restauration hydraulique et écologique d'un grand fleuve

Jean-Michel Olivier est ingénieur de recherche au CNRS dans le Laboratoire d’Ecologie des Hydro-systèmes Naturels et Anthropisés (LEHNA), dont l’activité est centrée sur la recherche en écologie des milieux aquatiques. Il s’intéresse très tôt à l’écologie des poissons d’eau douce, à laquelle il consacre sa thèse, menée dans le cadre du Programme Interdisciplinaire de Recherche sur l’Environnement « vallées fluviales » et plus particulièrement sur le Rhône (PIREN-Rhône) et soutenue en 1992 à l’université Lyon 1. Dès cette époque, il s’intègre dans un solide collectif de travail autour du Rhône, et est recruté au CNRS immédiatement après sa thèse. Ses recherches l’amènent à établir des collaborations étroites avec des chercheurs d’autres disciplines, et des acteurs opérationnels comme la Compagnie nationale du Rhône et EDF. Elles prennent par ailleurs une dimension internationale avec, en particulier, des collaborations avec des scientifiques tchèques et slovaques spécialistes de l’écologie des poissons du Danube. Il a également travaillé pendant plusieurs années à la Réunion pour développer des bio-indicateurs (pour macro-invertébrés et poissons) dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE). Son activité est centrée sur l’analyse des liens entre les caractéristiques biologiques des espèces (poissons essentiellement) et leur environnement, généralement soumis à des fortes contraintes liées aux activités humaines. Dans ce contexte, il s’est investi dans des recherches sur l’écologie des communautés en lien avec les transformations des habitats aquatiques et de la qualité de l’eau (approche physique et écotoxicologique). À partir de 2000, il devient co-coordinateur de RhônEco, vaste programme transdisciplinaire visant à évaluer l’efficacité de la restauration hydraulique et écologique du Rhône en s’appuyant sur un suivi scientifique de long terme. Cette démarche, originale à l’échelle d’un système comme le Rhône, repose sur le développement d’une approche prédictive. Ce programme collaboratif a constitué, avec d’autres projets, un socle pour la construction de la Zone Atelier Bassin du Rhône (ZABR) dans les années 2000. L’un de ses sites (l‘axe Rhône) est par ailleurs devenu l’Observatoire Hommes-Milieux (OHM) Vallée du Rhône. Dans le prolongement de ses activités pour RhônEco, Jean-Michel Olivier préside le comité scientifique de quatre réserves naturelles du bassin du Rhône. Impliqué également dans le pilotage de travaux de recherche à l’échelle de l’estuaire de la Seine, il est membre du conseil scientifique du Groupement d’Intérêt Public (GIP) Seine-Aval dont il a été le président pendant six ans jusqu’en 2019. Il a aussi été membre pendant cinq ans du conseil scientifique de l’Estuaire de la Seine. Au sein de COLLAB², Jean-Michel Olivier est membre de la dyade sur les OHM et apporte son expertise des collaborations inter- et transdisciplinaires de long terme à l’échelle du bassin d’un axe fluvial majeur en France.

[D]ans mon activité professionnelle j’ai beaucoup investi sur ces aspects de recherche interdisciplinaire, au service finalement du monde de la gestion dans le cadre de l’écologie fluviale et notamment de l’écologie du Rhône, avec toujours en parallèle un aspect acquisition de connaissances fondamentales important et puis un aspect très fortement dédié à l’aide à la gestion, puisqu’il y a une grosse culture dans le bassin du Rhône […] de discussions, de collaborations, d’échanges entre les services gestionnaires comme l’agence de l’eau et le monde universitaire. 

Je pense que peut-être que par rapport à ce projet COLLAB², une des pistes intéressantes pourrait être potentiellement […] de modélis[er] les variables qui font que ça fonctionne ou pas, parce que si on est capable d’avancer sur cette question-là, ça peut être extrêmement intéressant, pour structurer des équipes autour de projets. Ou structurer des démarches, ce qui est aussi très important, au-delà des techniques de management qui sont régulièrement enseignées, et qui ne fonctionnent d’ailleurs pas toujours.