Diplômé d’un Master d’Étude comparative du développement à l’EHESS en 2013 sous la direction de Bernard Hubert, Théo poursuit sa réflexion sur le « gouvernement participatif » dans le cadre d’une thèse codirigée par Catherine Aubertin et Marie-Vic Ozouf-Marignier. Inspiré par les travaux de Michel Foucault, il s’intéresse à la gouvernance locale des aires protégées de « nouvelle génération » en Amérique Latine. Il passe plusieurs années en Guyane française et au Brésil, où il adopte une démarche comparative. Il analyse en particulier la contribution des problématiques environnementales aux recompositions contemporaines du libéralisme et aux processus de réforme de l’État sur ces territoires périphériques. Il obtient son diplôme de doctorat de sociologie à l’EHESS en 2018.  Les fruits de ce travail ne sont pas seulement académiques : il réalise avec Noémie Wojtowicz le film documentaire No Meio do Mundo (2019) consacré aux problèmes d’exploitation des ressources naturelles dans la région brésilienne de l’Amapá. Ses domaines de compétence incluent la démocratie territoriale, la gouvernementalité participative et les politiques publiques environnementales. Depuis janvier 2020, il participe en tant que post-doctorant au projet ANR COLLAB².  Dans ce cadre, il s’initie à la sociologie des sciences et porte son attention sur les collaborations inter – et transdisciplinaires dans les Réserves de biosphère.

« Le projet COLLAB m’offre vraiment un décalage pertinent par rapport à mes objets d’étude. […] Les sciences de la durabilité, c’est quand même une science à travers des dispositifs en partenariat qui implique des acteurs locaux. Toute la rhétorique qu’on rencontre, elle est hyper participative. Quand on dit « les problèmes concrets » des « vrais gens », des « gens ordinaires », quel est le signifié de ce signifiant si ce n’est une science qui est faite avec les gens et pour les gens et non pas pour nous, élite de chercheurs dans notre tour d’ivoire. […] Quelle demande le politique fait peser sur les chercheurs à travers ces dispositifs de concertation, d’intermédiation ? Qu’est-ce que ça implique d’avoir des chercheurs dont la mission doit être le perfectionnement des mécanismes démocratiques ? »