CH

Christine Hervé

De la biologie moléculaire à l’interface entre chercheurs et gestionnaires des territoires

Après un premier cycle universitaire en biologie à l’université d’Angers, Christine Hervé s’est orientée vers la biologie végétale et la génétique. Elle s’est formée à Toulouse à la génétique, la biologie moléculaire et la biologie cellulaire, et a soutenu en 1993 sa thèse sur la recherche d’une résistance au virus de la mosaïque du chou-fleur. Après un passage de quelques mois à Sanofi, elle a participé à la dissection du génome transcrit d’Arabidopsis thaliana au sein de programmes d’études européens. Recrutée au CNRS, elle a rejoint le laboratoire des interactions plantes-microorganismes (LIPM), où elle a travaillé dans plusieurs équipes et sur plusieurs sujets. Par des approches de génétique inverse et de biochimie, elle a contribué à la caractérisation et l’étude de la fonction biologique d’une classe de récepteurs lectine kinase, puis d’une famille de facteurs de transcription chez Arabidopsis thaliana et, pendant plus de dix ans, d’une protéine régulatrice impliquée notamment dans la symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote. Elle a passé son HDR en 2002. Après 25 ans au LIPM, ses recherches ne la satisfont plus entièrement. Après une intense phase de lectures, de rencontres et de discussions avec des chercheurs de plusieurs disciplines, elle décide de s’orienter vers les sciences sociales. Accueillie par l’unité Dynafor de l’INRA, elle suit en 2018 l’enseignement du parcours Man And Biosphere (MAB) du master 2 Biodiversité, écologie, évolution, et effectue un état des lieux des recherches dans les réserves de biosphère françaises. Dans ce champ de recherche entièrement nouveau pour elle, elle souhaite se positionner à l’interface entre la recherche et l’action territoriale. Elle est responsable au sein de Collab² des recherches sur les réserves de biosphère.

« Ça m’intéressait tout autant de voir comment se construisaient les relations entre des écologues et des géographes, les difficultés qu'il pourrait y avoir à faire communiquer ces deux disciplines, et puis comment les chercheurs étaient perçus sur le territoire par les agriculteurs. »

« Il y a les difficultés de montage des projets. Des montages qui se font sur un temps très court, souvent avec l’appui d’un stagiaire, des projets de six mois. Qu’est-ce qu’on fait en six mois de recherche? Pas grand-chose. Ça c’est un premier projet, et ensuite quand on a une question intéressante, comment fait-on pour prolonger ces programmes ? »